A partir de l'exemple des réseaux de libraires actifs dans l'Europe du XVIIIe siècle, l'auteur procède à une confrontation avec les écrits des économistes qui analysent ces phénomènes aujourd'hui. A cette époque-là, une grande partie du marché de l'imprimé est entre les mains de familles originaires de quelques villages situés dans des régions excentrées et réputées pauvres, dont trois ont été repérées et étudiées : le Briançonnais, le Cotentin et le Tessin. La réussite de ces trois réseaux marchands est exceptionnelle. Après avoir analysé le rôle des réseaux de parenté, l'auteur étudie le rôle des réseaux communautaires, la solidarité qui s'impose dans la relation entre les marchands installés et les colporteurs, la relation de confiance et l'apparence, puis l'adaptation aux évolutions des marchés.
En partant de l'analyse du phénomène frontalier en Europe, l'auteur étudie les fonctions multiples des régions frontalières, pour centrer son étude sur les frontaliers italiens en provenance notamment de la région de Côme présents dans le Canton du Tessin en Suisse : sont ainsi successivement analysés le statut juridique du frontalier, la politique d'immigration suisse et le marché du travail dans ce pays accueillant la main-d'oeuvre transfrontalière.
Le phénomène migratoire des frontaliers en direction du canton du Tessin, en Suisse, commence au début du XXe siècle, mais c'est seulement après la Seconde Guerre mondiale que le phénomène a atteint le chiffre de 34 000 personnes. Au lieu d'une véritable migration, il s'agit d'un mouvement pendulaire : les travailleurs ne peuvent pas s'installer en Suisse et retournent chaque soir en Italie. Cette situation entraîne des conséquences importantes : du point de vue suisse, la disponibilité d'une force de travail à bas prix, flexible et avec des coûts sociaux faibles permet de gérer une part importante du marché du travail ; pour leur part, les travailleurs italiens acceptent de se rendre en Suisse grâce à un change favorable, même s'ils sont obligés de se priver de quelques droits.
Pluralisme culturel et identité nationale en Suisse : cette recherche aborde le thème de l'identité à partir de son contraire, l'altérité, que confère la naturalisation. Analyse et historique de la législation et des pratiques de la naturalisation entre 1980-1990 dans les cantons de Genève, Vaud, Neuchâtel, Tessin. Présentation d'histoires de vie fournissant les déterminants socio-culturels et individuels de la décision de naturalisation chez des primo-immigrés et des jeunes des générations issues de l'immigration. Analyse de la naturalisation comme rite de passage (le serment, la fête...) et valeur marchande, des dimensions, (adhésion à un espace et à des symboles) formes et représentations de l'identité. Résultat du sondage sur les motivations du choix et de la non naturalisation chez d'anciens résidents.